The Baobab tree may have fallen, but his seeds remain
(1)
đ€[…]« I wanna be there when the people start to turn it around
When they triumph over poverty
I wanna be there when the people win the battle against AIDS
I wanna lend a hand
I wanna be there for the alcoholic
I wanna be there for the drug addict
I wanna be there for the victims of violence and abuse
I wanna lend a hand
Send me »[…](2)
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Hugh Masekela in « Send Me (Thuma Mina) »

đșTrompettiste passionnĂ©, parolier tantĂŽt engagĂ© tantĂŽt plus lĂ©ger, celui quâon appelle « le PĂšre du Jazz Sud-africain » nous a malheureusement quittĂ© mardi 23 janvier 2018.Â
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đŒĂ l’instar des paroles de son « Send Me », Hugh Masekela (1939-2018) tenta de promouvoir tout au long de sa carriĂšre, notamment au travers des ses oeuvres, les questionnements, les revendications mais aussi les luttes des Sud-africains. DĂ©nonçant les dures conditions de vie (« Send me ») mais aussi les dĂ©placements de populations de leurs terres vers les townships, les rapts de jeunes hommes envoyĂ©s dans les mines dâor de Johannesburg (« Stimela »), sâinsurgeant contre le massacre de jeunes Ă©coliers lors des rĂ©voltes de 1976 (« Soweto Blues ») et plus gĂ©nĂ©ralement dĂ©nonçant les violences et lâinjustice du rĂ©gime de lâApartheid (« Bring him back Home »), Masekela se fit le porteur de voix dâune sociĂ©tĂ© rĂ©voltĂ©e et militante. De leurs complaintes, il sâinspira. De leur engagement, il se fit lâĂ©cho.Â
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Son morceau Bring him back Home dĂ©diĂ© Ă Nelson Mandela devint notamment le symbole de la campagne visant Ă faire libĂ©rer ce symbole de la lutte des populations Sud-africaines opprimĂ©es. En 2003, son militantisme lui valut dâĂȘtre invitĂ© Ă partager son expĂ©rience dans le film-documentaire « Amandla! A revolution in four Part Harmony » cĂ©lĂ©brant le rĂŽle de la musique et des chants dans la lutte.
đŒAu travers de ses Ă©crits, il aborda Ă©galement les thĂšmes du dĂ©racinement et de lâĂ©loignement, quâil connut de part son exil Ă Londres puis Ă New York, entre 1960 et la fin du rĂ©gime d’Apartheid.
De cette pĂ©riode, Masekela retira des annĂ©es dâapprentissage et de perfectionnement, ainsi que de nombreuses amitiĂ©s telles que celles qui le liĂšrent au chanteur et militant amĂ©ricain Harry Belafonte, au trompettiste Miles Davis, ou encore au saxophoniste John Coltrane. Il en fit Ă©galement Ă©merger des amours Ă lâinstar de celui quâil partagea avec la chanteuse Miriam Makeba surnommĂ©e Mama Africa, dont il fut lâĂ©poux entre 1964 et 1966.
đŒAu delĂ de son engagement politique, Masekela Ă©tait avant tout un passionnĂ© de jazz mais aussi des chants et des rythmes Sud-africains et plus largement africains. Aussi, les plus connaisseurs refuseront certainement de lâaffilier Ă un seul genre musical, prĂ©fĂ©rant percevoir en lui une profonde hybriditĂ©. Cependant tous s’accordent Ă dire que cet artiste, trompettiste, chanteur, et compositeur marqua non seulement la scĂšne artistique sud-africaine mais aussi la scĂšne mondiale grĂące Ă sa capacitĂ© Ă vous propulser sur des contrĂ©es lointaines de par son simple souffle puissant et sa voix rauque. Son oeuvre sâĂ©talant des annĂ©es 1960 jusquâĂ nos jours, cette lĂ©gende de lâAfrojazz nâen a pas fini de vous faire swinguer sur ses compositions.
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