Ethiopie à l’honneur- Point historique.

Point historique:

un aperçu global d’un pays à l’histoire riche et documentée.

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Située en Afrique de l’Est, l’Éthiopie a presque toujours maintenu son indépendance. Ses origines remontent à l’Antiquité et au royaume sabéen d’Aksoum, fondé au Ve siècle avant JC, dont la puissance s’étendait à toute l’Éthiopie du Nord et la plus grande partie du Centre. Les royaumes sabéens possédaient des techniques agraires évoluées, notamment l’irrigation. Sous l’impulsion du roi Ezana, le royaume adhéra au christianisme venu d’Égypte et fut rattaché à l’Église copte monophysite. Le règne de Caleb marque quant à lui l’apogée du royaume d’Aksoum. Un important commerce d’échanges de denrées vivifia la civilisation qui était à la fois rurale et urbaine. Le royaume d’Aksoum s’effondra au Xe siècle après JC victime des révoltes des populations autochtones non christianisées.

Dès lors, L’Éthiopie fut dirigée jusqu’au XIIIe siècle par une dynastie connue sous le nom de Zagoué. Vers 1270, le dernier roi Zagoué céda sa place à Yekuno Amlak, qui prétendait descendre de la dynastie légitime salomonienne. Cette passation de pouvoir signifiait le début d’un brillant renouveau. Pendant plus de deux siècles et demi, les Éthiopiens développèrent leur prospérité et enrichirent leur culture. La langue parlée devint l’amharique. Cependant, les « rois des rois» (négus, empereur) firent face à querelles internes avec les populations islamisées de l’Est et du Sud et celles païennes du Nord-Ouest qu’ils tentaient d’assujettir et de convertir. Au cœur même du royaume, les chefs locaux étaient à l’origine de désordre.

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Au XVIe siècle, le royaume d’Éthiopie fut presque entièrement conquis par les troupes musulmanes d’Ahmad Gran, originaire d’Harar. Les Portugais, sollicités, par feu le souverain vinrent en aide à la monarchie. Après des succès initiaux, ils sont défaits à leur tour par les musulmans, aidés des Turcs. Finalement, Ahmad Gran a été vaincu à la bataille d’Ouaïna Daga, près du lac Tana, en 1543. L’invasion ratée laissa chrétiens et musulmans épuisés par une lutte longue et acharnée. Des missionnaires catholiques se rendirent en Éthiopie dans le but de la ramener dans le giron de l’Église de Rome, ajoutant aux difficultés du pouvoir central. La période de troubles ainsi que les luttes épuisantes pour repousser les invasions païennes favorisèrent l’émergence de féodaux et parmi eux la dynastie de Gondar. Le roi Fasilidas expulsa les jésuites et interdit le catholicisme. Il fixa sa capitale en 1636 à Gondar et ordonna la construction d’un château.

Au milieu du XVIIIe siècle, s’ouvrit la « période des princes ». Le pouvoir central perdit de son autorité au profit de chefs locaux, nouvellement intégrés à la Cour. Kassa, un homme issu d’une famille de chefs du Kouara, réussit à s’imposer au milieu de l’anarchie. Il mit fin à la suprématie des ras (plus haute dignité après négus) en 1853. Deux ans plus tard, il fut proclamé « roi des rois » sous le nom de Théodoros II, réunifiant ainsi le pays. Il chercha l’appui des Européens, particulièrement des Anglais, pour moderniser le royaume. Son règne marquait le début de la présence occidentale dans la région. Les puissances occidentales étaient motivées par l’ouverture prochaine du Canal de Suez, en 1869. Face aux ambitions européennes exacerbées et pour contrer le danger italien, le successeur Johannès IV rechercha l’appui de la Grande-Bretagne. Cependant, le négus dut également faire face aux Égyptiens qui occupèrent Harar, en 1875, et aux mahdistes qui attaquèrent par l’ouest. A sa mort, la dynastie des Salomonides fut restaurée par Ménélik II, en 1889. Ce dernier, par une politique habile fit reconnaître aux Italiens la souveraineté du pays. Il écrasa les troupes du général Baratieri à la bataille d’Adoua (1er mars 1896) et imposa aux vaincus le traité d’Addis-Abeba. Il continua la modernisation du royaume. A son décès, sa fille Zaouditou lui succéda, elle fut proclamée impératrice.

L’Italie fasciste envahit l’Éthiopie le 3 octobre 1935 et chassa le négus Hailé Sélassié. La conquête dura sept mois et aboutit à la création de l’Afrique-Orientale italienne formée de l’Éthiopie, de la Somalie et de l’Érythrée. Rétabli sur son trône par les Anglais en 1941, le « roi des rois » poursuivit la modernisation avec la création d’un système judiciaire hiérarchisé, un nouveau découpage territorial et une nouvelle Constitution, en 1955. Les années d’après-guerre virent s’accroître l’audience internationale de l’Éthiopie, symbole de l’indépendance africaine. Néanmoins, son autorité n’empêcha pas la situation de se détériorer. La rébellion de l’Erythrée, État fédéré devenu simple province, à partir de 1962 et la famine de 1973 amenèrent à sa chute, en 1974, et son remplacement par un pouvoir militaire d’obédience marxiste. Le colonel – puis général – Mengistu Hailé Mariam devint chef de l’État et président du Conseil militaire, le 11 février 1977, après une période d’incertitudes. La politique éthiopienne s’oriente vers l’option socialiste. En 1987, une nouvelle Constitution fédérale fut adoptée par référendum, et l’Éthiopie devint une démocratie populaire de type soviétique. Mais le régime militaire dut faire face aux mêmes difficultés, aggravées par le soulèvement du Tigré et un conflit avec la Somalie.

En 1991, le pouvoir passa aux mains du Front populaire de libération du Tigré tandis que l’Erythrée prenait son indépendance, en 1993. Meles Zenawi, le leader du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE) fut élu à la tête de l’État par une conférence nationale. En 1995, à la suite d’une nouvelle Constitution, l’Éthiopie devint une République fédérale. Le parlement élit président Negasso Gidada tandis que M. Zenawi devint Premier ministre, ce qui lui assurait la direction effective du pouvoir. De 1995 à 2010, le même parti remporta toutes les élections législatives, permettant à M. Zenawi de se maintenir à la tête de l’État. Cependant, le FDRPE devait faire face à des contestations de plus en plus fortes et des partis d’opposition davantage mobilisés. En 2012, au décès de M. Zenawi, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Hailemariam Desalegn lui succéda tout en s’engageant à renforcer le pluralisme et la démocratie dans le pays.

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