Le Camp de Thiaroye d’Ousmane Sembène

« ( …) Non vous n’êtes pas morts gratuits. Vous êtes les témoins de l’Afrique immortelle (…) »

extrait de Hosties noires, Léopold Sédar Senghor
La rubrique Wakha Tina de cette semaine vous propose de redécouvrir un classique: le film Le Camp de Thiaroye d’Ousmane Sembène.

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Conteur d’histoire, passeur de savoir et d’espoir, Ousmane Sembène ( 1923-2007) écrivain, réalisateur et scénariste sénégalais, fut la voix de toute une génération. Porté par une vision de l’art comme véritable arme, il sut cristalliser les interrogations de son époque, ainsi que ses aspirations. Celles-ci transparaissent d’autant plus dans son oeuvre Le Camp de Thiaroye, sortie en 1987.
Ce film est un hommage aux soldats français d’Afrique noire tombés dans ce camp de la banlieue de Dakar le 1er décembre 1944 renvoyant ainsi à une sombre passé de l’armée française.
À la fin d’année 1944, il avait été décidé que ces hommes, ces combattants des colonies françaises, récemment libérés des camps de concentration, soient démobilisés, dans le cadre du « blanchiment » de l’armée française. L’historiographie n’étant pas parvenu à un parfait consensus, il semble cependant s’imposer l’idée que la différence de traitement des soldats issus de la métropole de ceux issus des colonies, ait entrainé une mutinerie de ces derniers au sein du camps. Leurs revendications auraient ainsi tourné autour de de la question de leur rémunération; ils auraient alors revendiqué le droit d’obtenir un salaire égal à celui de leur frères d’arme métropolitains. Qu’à cela ne tienne, leur contestation déboucha sur une véritable répression. Officiellement, dans la nuit du 30 novembre au 1 décembre, 35 soldats coloniaux furent tués; le nombre réel pourrait en fait s’élever à 70.

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Ainsi, par son film, le réalisateur Ousmane Sembène, tint à donner une expression artistique à leur destin tragique. Aussi, débuté sous la forme d’une simple réminiscence de leur existence, interpella-t-il de son oeil acerbe.
Plus largement, ce film nous invite tous à ne pas oublier l’ensemble de ces soldats subsahariens ayant combattu pour la France pendant la seconde guerre mondiale fussent-ils sénégalais, maliens, guinéens, congolais, togolais, etc. Leur sang, sève de nos terres, racine de nos amours partagés ne saurait se tarir. À ces fameux Sergent-chef Diatta, caporal-chef Diarra ou bien encore pour Pays.

Ce film est disponible sur Youtube!

Partie 1

Partie 2

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