Point histoire : Le Soudan

Le Soudan

Comme vous l’aurez deviné, c’est le Soudan que nous mettons à l’honneur pour le mois d’avril

C’est le 1er janvier 1956 que le Soudan proclame son indépendance. Toutefois, le Soudan a connu de longues périodes de domination, que ce soit par les Egyptiens ou par les Britanniques, avant d’en arriver là.

Le pays est marqué par de nombreux conflits au fil des siècles, le rendant ainsi chargé en histoire. C’est pourquoi, dans cet article nous nous focaliserons sur une période particulière du Soudan où des Soudanais se sont soulevés contre la domination britannique au 19ème siècle derrière la personne de Muhammad Ahmad ibn Abd Allah, surnommé “Mahdi”, d’où le fait qu’on ait appelé cette période-là de “période mahdiste”, “Soudan mahdiste”, ou encore le “Mahdiyah”. 

I – D’une domination égyptienne à une domination britannique

A partir de 1820, le Soudan est sous l’emprise de Méhémet Ali par une invasion égyptienne. Ainsi, le pays s’est retrouvé administré par l’Egypte, son pays voisin du Nord. S’installe alors une répression qui déplait aux habitants, poussant certains à partir dans d’autres régions du Soudan où la domination égyptienne se fait moins ressentir. En effet, c’est notamment dans la ville de Khartoum que Méhémet-Ali décide de mettre en place une administration centrale. 

Suite à la mort de Méhémet-Ali en 1849, c’est son petit-fils, Ismaïl Pacha, qui est placé à la tête de l’Egypte et qui administre alors le Soudan dès les années 1860. Cependant, celui-ci va solliciter la Grande-Bretagne et nommer le général britannique Charles Gordon en tant que gouverneur du Soudan. Par ailleurs, à la fin du règne d’Ismaïl qui a été poussée par la Grande-Bretagne et la France, c’est Evelyn Baring, aussi appelé “Lord Cromer”, qui est placé gouverneur de l’Egypte et du Soudan.

Ainsi, ce sont les britanniques qui se retrouvent aux commandes de l’Egypte et du Soudan, domination qui est incarnée par la personne d’Evelyn Baring. 

II – La révolution mahdiste

En 1881, on entend parler d’un homme religieux se revendiquant “Mahdi” (signifiant “messie” ou “envoyé de Dieu”). Il dit souhaiter restaurer un islam authentique, “rétablir l’empire des musulmans dans son ancienne splendeur”. 

Muhammad Ahmad ibn Abd Allah, surnommé “Mahdi”
(image issue du site Wikipedia)

Ses idées se diffusent, et il se voit alors être à la tête d’une contestation soudanaise contre la domination britannique. C’est ainsi que la guerre des mahdistes débuta. 

Les victoires contre les premières expéditions britanniques envoyées pour le tuer permettent à Mahdi de gagner en influence et d’encourager les soudanais à adhérer à son mouvement. Il ressort notamment victorieux de la bataille d’Aba en 1881 avec ses partisans, et ils battent 4 000 soldats de l’armée égyptienne sous le commandement britannique au Gebel Qadir en 1882. Ils gagnent aussi la bataille d’El Obeid en 1883 en étant 40 000 guerriers face à environ 8 000 soldats sous le commandement britannique qui se feront écraser. Par ailleurs, alors qu’ils avaient déjà la majorité du pays sous contrôle, les mahdistes ressortent victorieux du siège Khartoum en 1885 qui avait duré plus de 10 mois, en tuant au passage le général Gordon. C’est ainsi que Mahdi et ses guerriers provoquent la retraite de forces militaires égyptiennes et britanniques, et la chute du gouvernement de Londres. Les mahdistes désignent enfin Omdurman, ville voisine de Khartoum, comme étant la capitale du pays.

Voilà une victoire majeure pour les mahdistes et Muhammad Ahmad ibn Abd Allah qui est désormais à la tête du Soudan, et un échec dramatique pour la Grande-Bretagne qui voient ses forces être “chassées” du Soudan. Néanmoins, Mahdi décède quelques mois après la victoire du siège de Khartoum, en raison d’une maladie (le typhus). Son successeur est Abdallah Ibn-Muhammad Al-Khalifa, appelé “le Khalifa” (signifiant “successeur”). 

CONCLUSION :

D’une part, les mahdistes sont considérés par certains comme les premiers nationalistes soudanais. D’autre part, comme pour toutes les guerres, la domination mahdiste peut être critiquable sur certains aspects (comme par exemple l’instauration de ce qui semblerait être un culte de la personnalité de Mahdi, ou encore la gouvernance de Khalifa qui est qualifiée de “terreur”). 

Cette rébellion menée par Mahdi aura tout de même marqué le Soudan, mais aussi lai La Grande-Bretagne pour leur lourde défaite face aux Soudanais qui se sont soulevés contre la répression qu’exerçaient les Britanniques. C’est une guerre gagnée par les mahdistes qui a par ailleurs été racontée par Winston Churchill, appelant cette guerre “The River war”. 

Suite à de nombreux autres conflits impliquant l’Ethiopie, l’Italie, la France, la Grande-Bretagne, et après une succession de défaites infligées par l’armée anglo-égyptienne (notamment lors des batailles de Firket en 1896, d’Atbara en avril 1898, et d’Omdurman en 1898), le Khalifa sera finalement mis à l’échec face à la reconquête britannique menée par le général Kitchener et sera même tué lors de la bataille d’Umm Diwaykarat en 1899 (bataille qui fera environ 700 pertes du côté des soldats de Kitchener contre 40 morts, blessés, ou capturés du côté Soudainais) signant ainsi le déclin du Soudan Mahdiste. 


Bibliographie : 


Nimeo Okana, Etudiant.e en L2 Droit à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Trésorier.e d’ESMA 

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