Edito du Président
La création d’une association est plus compliquée qu’il n’y paraît. Entre les contraintes administratives, les délais et l’organisation interne, le lancement d’Esma a nécessité une immense implication de la part de nos membres, ainsi qu’une détermination sans faille de chacun. Nous étions prêts à tout pour le succès de l’association, toutefois à un degré moindre que Lumumba l’a fait pour le Congo. Tout cela passé, aujourd’hui, forts de votre soutien et de la motivation de nos membres, nous sommes fiers de vous proposer notre premier volet du Journal d’Esma.
Lorsque nous nous sommes organisés activement dès le mois de juillet pour créer cette association pour les étudiants de Paris 1, le but était de faire découvrir le continent par le maximum d’aspects possible. En plus des conférences, nous avons rapidement compris l’intérêt de faire des rédactions rapide à lire, ainsi que des dossiers de fond. Chaque mois, Esma va vous proposer un dossier de quelques articles , écrit par ses membres, autour d’une thématique précise. Pour ce premier numéro, et peu après l’anniversaire des 30 ans de la mort de l’illustre Thomas Sankara, nos membres ont choisi de nous intéresser aux chefs d’Etat africains morts en fonction.
Loin de nous l’idée de vouloir véhiculer une image négative de l’Afrique, mais il nous semblait que choisir d’aborder l’Afrique sous l’angle des chefs d’État assassinés pendant l’exercice de leurs fonctions nous permettait de parler d’un thème transversal, dans le temps comme dans l’espace. Il s’agit d’un sujet qui intéresse une bonne partie des étudiants, mais aussi malheureusement une des premières images qui vient en tête des Européens quand on leur parle d’Afrique. Plutôt que de véhiculer des banalités dépréciatives sur ces assassinats, nous vous proposons ici d’une approche non normative, et instructive sur ce phénomène malgré tout important sur le continent. Il s’agit effectivement d’un aspect non négligeable dans l’histoire contemporaine de l’Afrique, puisque depuis les indépendances, 25 chefs d’Etat ont été assassinés dans l’exercice de leur pouvoir ; ce qui représentait notamment un chef d’Etat assassiné tous les 20 mois dans les années 1960, 1970 et 1990.
Être le président d’une association peut s’avérer risqué. C’est en être le responsable légal, c’est à dire s’exposer à d’éventuelles poursuites judiciaires. C’est aussi aussi avoir le devoir de trouver des compromis entre les membres, et s’exposer à d’éventuels mécontentements. Suis-je plus proche de la méthode de Kadhafi ou celle de Sankara ? Dans tous les cas, la fin de ma présidence ne devrait pas être aussi brutale, car présider Esma me semble être tout de même moins dangereux que diriger un pays nouvellement indépendant.
Un immense merci pour votre soutien,
Bonne lecture,
Gwendal Mélyon, Président.
Votre commentaire