Conte du serpent de Ouagadougou

Lecteurs et lectrices, aujourd’hui nous allons voyager dans le temps, plus précisément à l’époque du grand empire du Ghana et vous raconter la légende de Bida autrement connue sous le  nom du grand serpent de Ouagadougou.

Cette légende débute dans l’empire du Ghana où il existait une très grande cité, riche et très haute en couleur que l’on nommait Ouagadougou. La cité était prospère mais cette prospérité n’était pas l’œuvre de ses habitants. En effet elle était l’œuvre d’un géant et majestueux serpent vivant au fond du puits sacré de Koumbi, capitale du royaume située au cœur de la ville dans un vaste jardin. Ce serpent avait plusieurs noms : les Sarakolé  le surnommaient Bida ce qui voulait dire « boa » ou « serpent ». Mais plus couramment on le nomme le grand serpent de Wagadou, « Wakadu Saa ba » en mandingue.

Rien ne se donne sans contrepartie, en échange de la protection et de la prospérité de la cité,ce bienfaiteur souhaitait être payé en vies humaines. Donc, chaque nouvelle année, en guise d’offrande, lui était donné la plus belle fille de la ville que l’on amenait au bord du puits sacré, que l’on habillait comme une mariée. On la laissait au bord du puits, ensuite personne ne la revoyait. Toutefois chez les soninké la version est légèrement différente.

Cette prospérité a été troublée, le jour où une jeune fille du nom de Sia Yatabéré  fut choisie pour être sacrifiée. Elle était âgée de seize ans, elle avait les yeux noirs lumineux comme un soleil de midi et une peau fine et douce comme le sable, fiancée à un jeune homme du nom d’Amadou, berger, guerrier et surtout très rusé. Celui-ci  aimait Sia plus que tout au monde. Il refusait de voir sa future femme sacrifiée, par conséquent il décida donc d’élaborer un plan d’action. Il commença d’abord par aiguiser la lame de son sabre toute la nuit précédant le sacrifice de sa bien-aimée. Au matin du sacrifice, son arme était si tranchante qu’elle coupait le vent. Ensuite, il se cacha dans un tas d’herbes non loin du puits de Bida où Sia était conduite pour le sacrifice.

Les premiers rayons de soleil étant apparus, les anciens avançant lentement, conduisirent Sia au bord du puits où elle s’agenouilla, les mains sur les yeux.

Le serpent Bida émerge du puits et se dirigea vers Sia agenouillée, pour la dévorer. Amadou dans sa cachette serra les poings sur son sabre. La gueule du serpent s’ouvrit remplie de dents aiguës comme des pointes de lances. Le sabre d’Amadou fendit l’air et s’abattit sur le corps du serpent Bida qui plongea au fond du puit avec la tête se séparant de son corps. Avant sa mort le serpent proféra une terrible malédiction sur le pays en promettant que pendant sept années, sept mois et sept jours la cité de Wagadou connaîtra une sécheresse sans précédent.

La mort du grand serpent de Wagadou est selon l’histoire la cause de la chute du royaume éponyme, supplanté par l’empire du Ghana. La malédiction est aussi à l’origine de la transformation du Sahara en désert, les rivières se sont taries, les dunes du désert ont roulé sur les prairies, la famine et la soif ont poussé les hommes vers des terres plus accueillantes. Le personnage d’Amadou représente quant à lui l’influence grandissante de l’islam d’où l’orthographe Mamadou. Les débris de la tête de Bida sont retombés  dans le Bambrouk et le Bouré et se sont transformés en mines d’or qui ont fait prospérer l’empire du Ghana par la suite.

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