Les Bantous affirment : « Comment l’homme ne serait-il pas créé par Dieu ? Puisque, de soi-même, il en serait incapable ». Si Dieu n’est pas pour autant le centre d’intérêt de la pensée, il faut remarquer que Dieu sert à fonder les origines de la vie, la construction des cultures et les mouvements de pensée. L’équipe de cette nouvelle édition du journal ESMA s’est proposé de vous montrer plusieurs axes de lectures des religiosités et croyances en Afrique sous différentes formes, abordant tant leur richesse que le vide qu’elles peuvent receler. En effet, la prétention d’unification de la morale cache des positions sous-jacentes aux positions de valeurs. C’est sans doute contre cette unification susceptible de nier les particularités que l’équipe rédactrice de ce journal, vous a présenté des mythes et des croyances, vous a souligné ce qu’ils ont de commun entre les sociétés africaines, mais également les significations diverses qu’ils peuvent avoir.
Cette série d’articles a pour ambition de couvrir des aspects divers de la religiosité et par conséquent soulever de nombreuses problématiques. L’étude du rapport à la croyance est un miroir de la conscience, savoir ce qui se passe en nous et hors de nous. Il est donc possible de déconstruire certaines évidences et de corréler certains éléments. Ce journal parle de la religion et ses ambivalences : entre émancipation et aliénation, unification et division, acculturation et réappropriation. Il explique le cheminement d’un mouvement religieux vers l’incarnation d’une véritable culture, d’un récit mythologique vers la construction du socle d’un mouvement révolutionnaire.
Dieu, vie totale et immanente, vivant par excellence apparaît comme une réalité vivante et sourcière. Une réalité qui transparaît dans les mythes, les légendes, les phénomènes sociaux flirtant tant avec le rationnel que l’irrationnel. On ne peut donc que s’incliner devant cette initiative coordonnée par Louise Le Gatt. Je tiens à exprimer ma gratitude et féliciter l’ensemble des rédacteurs de ce journal : Fortes Laura, Bridget Ndungu, Jessy Mudiay, Gwendal Mélyon, Dalanda Moukala, Valérie Tete, Safaa Choukry, Alice Gregoire et Rachelle Kutu. L’aboutissement de ce projet n’aurait pu avoir lieu sans l’équipe de la communication (Gracia Samafundi et Josue Diomi) qui a permis la visibilisation de ce travail, et l’équipe de la rédaction (Bridget Ndungu, Aïcha Chemmah, Marie Desplains) qui a coordonné avec brio cette synergie.
On retient de ce journal que les mythes et les croyances revêtent une grande importance dans les sociétés africaines. Loin d’être des récits fantaisistes, les mythes sont l’expression d’un rythme social, des maux éprouvés par la société, un moyen de transmission du savoir. Certains sont inspirés de faits réels, d’autres sont à l’origine de nouveaux comportements. Loin de l’irrationnelle prétention de décrire de manière exhaustive la relation des Africains avec leur foi, cette initiative a au contraire un rôle d’initiateur de réflexion. Elle ne sera pleinement satisfaite que si vous lecteur, terminez votre lecture avec une démarche réflective vers la question initiale : que sait-on des croyances, religions, mythologies de l’Afrique, de la foi et de la religiosité des Africains ? Quitter la présomption, effleurer les convictions, comprendre les significations, tel était l’objectif de ce journal.
KOTEDJE Diane, présidente d’ESMA et étudiante en M2 Droits africains
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