Dans la banlieue de Dakar, en plein quartier de Thiaroye, Ada vit une idylle avec Souleiman tout en étant promise à un autre. Souleiman, lui, est maçon sur un chantier où son patron lui doit trois mois de salaire. « Tu ne fais que regarder l’océan », lui reproche – t-elle quand ils se retrouvent, ce dernier en effet tentera de rejoindre l’Espagne clandestinement, en pirogue le soir même. Incendie, fièvres inexpliquées, des événements étranges s’en suivent, les spectres de l’océan hanté reviennent demander vengeance…
Film d’amour et fable social et politique à la fois, la singularité d’Atlantique est d’exprimer le point de vue de ceux qui n’immigrent pas, ceux qui restent. La jeune cinéaste Mati Diop veut raconter la jeunesse vibrante dakaroise. Atlantique rafle le Grand Prix du festival de Cannes ainsi que 11 nominations.
C’est un pari risqué pour le premier long métrage entièrement en wolof de la réalisatrice franco- sénégalaise, en effet elle choisit des acteurs inconnus du grands publics. C’est aussi une première fois pour Fatima Al – Qadiri, la compositrice de la bande –son.
Mati Diop
Né à Paris d’un père sénégalais et d’une mère française, elle grandit dans le XVIIème arrondissement. Elle baigne dans le milieu de la culture dès son plus jeune âge, son père Wassip Diop étant musicien et son oncle, Djibril Diop Mambety étant l’un des cinéastes sénégalais les plus marquants de sa génération. C’est d’ailleurs grâce à l’influence de ce dernier, notamment de son film Touki Bouki qu’elle décide de mener une carrière dans le cinéma. Diop joue quelques rôles et fait des courts – métrages mais c’est bien évidemment son premier long métrage en 2019 qui va donner de l’élan à sa carrière.
C’est après le tragique “printemps dakarois” que la jeune femme décide de centrer son cinéma sur le thème de la jeunesse de Dakar. Elle parle de son choix de point de vue pour Atlantique comme L’Odyssée de Pénélope plutôt que celle d’Ulysse. « C’était intéressant de faire un film fantastique en Afrique où cette dimension est une réalité. Je n’avais pas envie de proposer un long-métrage qui enferme toute une jeunesse dans un destin tragique. Parce qu’il y a tout un pan de la population qui est bien vivant, qui veut rester au pays, est hyper dynamique et a une force vitale énorme. ». Elle confie avoir vécu par procuration la jeunesse dakaroise qu’elle n’a jamais connu à travers la création d’Ada. N’ayant jamais eu un couple avec un amour impossible digne d’un Roméo et Juliette noir, c’est de là où naît cette volonté de créer dans son film un couple « à l’ère du capitalisme sauvage. Un amour fauché par l’injustice, volé par l’océan ».
Casting
Le risque que prend Diop pour le choix des acteurs est considérable. En effet pour la grande majorité d’entre eux Atlantique est leur première expérience cinématographique. La quasi – totalité sont des non-professionnels. Les deux acteurs principaux sont choisis lors d’auditions “sauvages”. Mama Sané (Ada) est repérée devant chez elle, alors qu’elle s’apprêtait à faire des courses. Ibrahima Traoré (Souleiman) quant à lui, c’est sur son chantier de travail qu’il rencontre Mati Diop. Ces acteurs ont ainsi un cadre social proche de ceux qu’ils incarnent, pour Diop, ils connaissent mieux ses personnages qu’elle-même.
Un conte social
Finalement Atlantique mélange le fantastique et policier et nous offre des femmes fortes à l’écran, une dénonciation des conditions de travail de petites gens, une critique de la corruption … Par la perte de son bien aimé, l’héroïne va s’émanciper et se découvrir elle-même. Ainsi le film se clôture par ses mots : “Je suis Ada”.
Dans la banlieue de Dakar, en plein quartier de Thiaroye, Ada vit une idylle avec Souleiman tout en étant promise à un autre. Souleiman, lui, est maçon sur un chantier où son patron lui doit trois mois de salaire. « Tu ne fais que regarder l’océan », lui reproche – t-elle quand ils se retrouvent, ce dernier en effet tentera de rejoindre l’Espagne clandestinement, en pirogue le soir même. Incendie, fièvres inexpliquées, des événements étranges s’en suivent, les spectres de l’océan hanté reviennent demander vengeance…
Film d’amour et fable social et politique à la fois, la singularité d’Atlantique est d’exprimer le point de vue de ceux qui n’immigrent pas, ceux qui restent. La jeune cinéaste Mati Diop veut raconter la jeunesse vibrante dakaroise. Atlantique rafle le Grand Prix du festival de Cannes ainsi que 11 nominations.
SLIMANI Fatima. Étudiante en L1 de Science politique et membre active à ESMA.
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