La plus ancienne ville d’origine européenne d’Afrique occidentale. Fondée en 1659 sur l’île de N’Dar, comptoir commercial fortifié à l’embouchure du Sénégal, Saint-Louis abritait 12 000 habitants vers 1850, dont 2 000 Blancs. Capitale de l’A.-O.F. en 1895, la ville comptait alors 21 000 habitants. Port colonial, elle était aussi tête de ligne d’une très active navigation fluviale et le débouché naturel d’un arrière-pays s’étendant jusqu’au Niger. Mais le développement de la culture de l’arachide déplaça vers le sud l’ensemble des activités économiques sénégalaises. Restée seulement capitale du Sénégal en 1902, Saint-Louis perdit ce dernier titre en 1957 et, enfin, celui de capitale de la Mauritanie au profit de Nouakchott en 1960. Chef-lieu de la région homonyme, Saint-Louis avait en 1992 une population estimée à 125 700 habitants. La ville souffre d’une crise économique profonde: elle ne remplit plus désormais qu’une fonction administrative et commerciale régionale. En revanche, la pêche est restée importante et le poisson, frais ou séché, est expédié vers les centres urbains de l’intérieur. Les bijoutiers maintiennent la tradition du travail de l’or. Saint-Louis est divisé en trois parties par la morphologie même du site. Dans l’île de Saint-Louis, le noyau urbain ancien est constitué surtout d’immeubles à un étage, superposant à la boutique du rez-de-chaussée un appartement ouvrant sur un balcon; l’ensemble, qui respecte un plan orthogonal presque parfait, abrite la plupart des bâtiments officiels. Les quartiers résidentiels se répartissent entre la langue de Barbarie (N’Dar Tout, Guet N’Dar) et la rive gauche (Sor), où des zones marécageuses gênent leur extension. La liaison est assurée par un pont.
Adolphe Sagne, Étudiant en M1 Droit des Affaires à Panthéon-Sorbonne et membre actif chez ESMA
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