Le Ghana
Comme vous l’aurez deviné, c’est le Ghana que nous mettons à l’honneur pour le premier pays a l’honneur de l’année. ESMA vous présente ce grand pays !
Bordé par le Golfe de Guinée, le Ghana est situé en Afrique de l’Ouest. Il partage ses frontières avec la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Togo. Composé de dix régions, le pays a pour capitale Accra.
Petite histoire du Ghana
Le premier État permanent du Ghana fut le Bonoman, royaume médiéval de l’ethnie Akan. Bien que très riche et puissant, l’Empire faiblit face à de nombreux conflits, notamment liés au pouvoir et à l’impôt. La naissance d’empires plus puissants mettra fin à ce dernier, à l’instar de l’Empire Ashanti (1701-1957).
Dans un premier temps, le Ghana a été une colonie portugaise. L’arrivée des premiers navires portugais date de 1476. Moins de deux siècles plus tard, en 1637, le pays se retrouve aux mains des Néerlandais jusqu’en 1870, date à laquelle le territoire est cédé aux Anglais.

Sculpture Akan en terre cuite, XVIème siècle, Metropolitan Museum of Art
Le Ghana eut pour nom colonial “Côte de l’or”, en référence aux abondantes mines d’or du pays. L’or a une présence non négligeable avec un rôle économique, certes, mais aussi social; les bijoux ont une grande importance, au sein de l’ethnie Ashanti par exemple.
L’origine étymologique de Ghana émane du soninké et signifie “soldat roi”. L’homme qui mena le pays vers l’indépendance, Kwame Nkrumah, choisit ce nom en référence à l’empire du Ghana. Cependant, ce grand empire de l’époque impériale de l’Afrique de l’Ouest n’a aucun lien avec le Ghana actuel. L’empire s’apparente plutôt aux régions sahéliennes du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali.
Le pays gagne son indépendance le 6 mars 1957 et devient la deuxième colonie indépendante après le Soudan (1956).
Etat actuel du Ghana
La population s’élève à 27 millions de personnes, avec 70 tribus différentes et 200 dialectes. Cependant, nous retrouvons 5 groupes ethniques dominants avec les ethnies Ashanti/Akan (70 %), Dagbani/Mole (17 %), Ewe (14 %), d’autres tribus comme Ga, Gurma, Guan, BIssa (17 %), 2 % de non africain. La langue officielle du pays est l’anglais qui garantit une communication intercommunautaire. Toutefois, le dialecte le plus parlé est le twi.
Le pays est dominé par le christianisme avec une population chrétienne à 75 %. Néanmoins, l’islam occupe aussi une place dans le paysage religieux avec 15 % de musulmans, très présents dans l’ethnie Dagomba. A cela s’ajoute la présence de croyances traditionnelles avec le vaudouisme, l’Akom ou encore la religion Yoruba.
Malgré le fait qu’elle possède de nombreuses richesses minières, l’économie ghanéenne se concentre sur l’agriculture. Ainsi, le Ghana s’illustre comme le second producteur de cacao. Bien qu’il ait longtemps occupé la première place, il s’est vu dépassé par son pays voisin, la Côte d’Ivoire.
Le Ghana a vu naître plusieurs personnalités reconnues, dans des domaines divers. Ainsi sont Ghanéens : Yaa Asantewaa, reine mère qui a défendu le pays face aux Britanniques; Kofi Annan, septième secrétaire général des Nations Unies ou encore Joseph Ephraim Casely-Hayford, journaliste et défenseur du mouvement panafricain.
Le drapeau ghanéen
Adopté lors de l’indépendance, le Ghana arbore un drapeau à son image. Kwame Nkrumah propose un concours pour définir le futur drapeau ghanéen en précisant que : “le drapeau doit être original et permettre aux citoyens de s’identifier à ses motifs ».
Theodosia Okoh, artiste et sportive, remporte alors ce concours avec la conception que nous connaissons aujourd’hui : un drapeau tricolore (rouge, jaune, vert) avec une étoile noire est situé en son milieu. Les couleurs du drapeau sont directement inspirées des couleurs du panafricanisme. Le vert représente les richesses naturelles du pays avec ses denses forêts tropicales. La jaune met en avant les richesses minérales et le rouge symbolise le sang des martyrs du pays. L’étoile noire, quant à elle, représente l’indépendance et fait référence au militant afro-américain Marcus Garvey et la Black Star Line.

Fatima Slimani
L2 Science politique à l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Coordinatrice de la rubrique “Pays à l’honneur” de l’association des Étudiants de la Sorbonne pour les Mondes Africains.
Bibliographie
L, « Boyon Jacques. — Naissance d’un État africain. — Le Ghana. — La Gold Coast de la colonisation à l’indépendance », Population, 1958/4 (Vol. 13),URL : https://www.cairn-int.info/revue-population-1958-4-page-728.htm
« Présentation du Ghana : Données démographiques » , sur diplomatie.gouv.fr (consulté le 21 septembre 2017), Ghana Statistical Service, 2012
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