La Libye
Comme vous l’aurez deviné, c’est la Libye que nous mettons à l’honneur pour le mois de mai. ESMA vous présente l’histoire d’un grand homme du pays : Omar al-Mokhtar !
Omar al-Mokhtar, le lion du désert

Omar al-Mukhṫār Muḥammad bin Farḥāṫ al-Manifī est un des grands résistants à la colonisation italienne de la Libye.
Né en 1862 dans le village de Janzour dans l’est de la Libye, Omar al-Mokhtar appartient à la tribu des Banu Hilal et à la maison de Farahat. Il est instruit dans les mosquées de la confrérie Sanoussi puis suit pendant huit ans des cours de sciences islamiques, apprenant ainsi la théologie musulmane et la jurisprudence. Il est nommé cheikh en 1897. Il ne se marie qu’une fois et n’a qu’un seul fils.
L’histoire du résistant débute lorsque Omar al-Mokhtar répond à l’appel de l’émir Mohammed Idriss el-Sanoussi et prend la tête de la résistance à la colonisation italienne. En effet, l’Italie avait décidé de constituer son propre empire alors que la Libye était administrée par l’Empire Ottoman.
Ainsi, il forme un commandement militaire unifié. Depuis les forêts et vallées de la côte de Cyrénaïque, il parvient à surprendre l’armée italienne à plusieurs reprises. En 1922, l’Italie de Mussolini dénonce les accords avec l’émir de la Cyrénaïque, Idriss El-Senoussi. Omar al-Mukhtar intensifie alors sa résistance, désormais accompagné de moudjahidins prêts à mourir en martyrs pour repousser les Italiens.
Il est surnommé le “lion du désert” ou le “Cheikh des moudjahidines”. Son ennemi principal, le général Rodolfo Graziani, reconnaît même ses qualités de commandant et sa capacité à adapter ses stratégies face aux troupes ennemies. Il combat ainsi entre l’âge de 53 et 73 ans.
Son mouvement connaît cependant des problèmes de ravitaillement en armes et en vivres, dépendant de la contribution des tribus qui se joignent à l’effort. Néanmoins, il s’élargit avec la venue des tribus arabes.
Le 12 septembre 1931, il est interpellé par un commandement italien pendant une mission de reconnaissance. Alors que le gouverneur général de la Libye italienne propose son exécution immédiate, Rodolfo Graziani lui propose une amnistie générale en contrepartie de sa signature d’un appel aux moudjahidines d’arrêt les combats. Il refuse catégoriquement, attaché à sa conscience de martyr et à son honneur. Il est finalement condamné à mort.
Il est jugé en une heure et quart, le 15 septembre 1931, avant d’être exécuté le 16 septembre 1931. Cela se fait devant une foule de 20 000 personnes, contraintes à assister à sa pendaison par les Italiens qui souhaitent, par son exemple, dissuader les autres mouvements de résistance. Jusqu’à son dernier souffle, il récite la chahada, profession de foi musulmane.
Le jour de sa mort est considéré comme un jour de deuil en Libye. Les armes qu’il a utilisées sont exposées dans un musée dédié à sa mémoire. Un billet de 10 dinars est frappé à son effigie depuis 2004 et un mausolée est placé à Soulouk, la petite ville où il a été pendu. Il est considéré comme un héro national et les forces mobilisées contre le colonel Kadhafi en 2011 l’ont utilisé comme symbole d’une Libye libre.

Sa mémoire est omniprésente dans l’esprit du peuple libyen, toujours en quête de liberté, à travers les souvenirs matériels de sa lutte et les monuments érigés en son honneur.

Sources :
Sources:
Yabiladi.com. « Biopic #28 : Omar al-Mokhtar, le résistant qui lutta contre la colonisation italienne ». Consulté le 24 avril 2022. https://www.yabiladi.com/articles/details/79104/biopic-omar-al-mokhtar-resistant-lutta.html.
« Omar al-Mokhtar ». In Wikipédia, 15 janvier 2022. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Omar_al-Mokhtar&oldid=189915054.
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