Point culture : La Namibie

La Namibie

Comme vous l’aurez deviné, c’est la Namibie que nous mettons à l’honneur pour le mois de février.

LÜDERITZ : BIJOU ARCHITECTURAL OU VESTIGE COLONIAL

L’Allemagne a avant la première guerre mondiale colonisé plusieurs pays d’Afrique à savoir la Tanzanie, le Cameroun, le Togo et la Namibie, mais s’il y en a bien un qui a significativement gardé une empreinte allemande sur son patrimoine culturel jusqu’à ce jour, c’est bien de la Namibie qu’il s’agit. Effectivement, qu’il s’agisse de ses langues, de sa gastronomie ou bien de son architecture, le passé colonial allemand reste encore très présent et perceptible en Namibie.

La Namibie ou “l’âme de l’Afrique” comme on la surnomme est un État d’Afrique australe avec un très lourd passé colonial puisqu’elle a été colonisée par l’Allemagne de 1884 à 1915 avant de passer sous la domination de l’Afrique du Sud (et d’être notamment également le terrain de l’Apartheid) et ce, jusqu’à son indépendance en 1990 – ce qui en fait le troisième plus jeune État d’Afrique après le Soudan du sud qui devient un État indépendant en 2011 et l’Erythrée qui accède à son indépendance en 1993.

Cet article va donc être consacré à ces villes fondées par les Allemands et qui reprennent le style architectural allemand, l’archétype de ces villes étant Lüderitz.

A l’instar de Swakopmund qui se situe plus au nord, Lüderitz a été bâtie dans une logique et pour les besoins de la colonisation. Vers 1485, la future baie de Lüderitz est découverte par des navigateurs portugais qui la nommèrent alors “Angra Pequena” ce qui signifie la petite baie en portugais mais c’est au commerçant allemand Adolf Lüderitz que la ville doit son nom. En effet, le Chancelier allemand Otto von Bismarck, constatant le retard pris par l’Allemagne par rapport à ses concurrents européens dans la colonisation de l’Afrique, encourage vivement les initiatives privées dans la conquête du continent. C’est dans ce contexte qu’Adolf Lüderitz devient l’un des principaux artisans de la colonisation allemande du Sud-Ouest africain. En 1883, le commerçant originaire de la Brème négocie avec un chef local (qui dirige la tribu des Namas), l’acquisition du port d’Angra Pequena afin d’y établir un port de pêche. L’année suivante, la ville est annexée à la nouvelle colonie allemande du sud-ouest africain. Outre la pêche, l’autre poumon économique de la ville qui se développe est celui du secteur agricole de l’élevage. Des Bovins sont importés par les colons qui les élèvent dans leur ranch (même si les Namas autochtones étaient eux-même déjà des éleveurs). Vers 1908, des gisements de diamants sont découverts non loin de Lüderitz, la ville va donc connaître un regain de développement grâce à l’industrie diamantaire qui s’y implante.

La ville a maintenu ses secteurs d’activités économiques historiques (la pêche, l’élevage et l’exploitation du diamant) jusqu’à ce jour mais à ceux-ci s’est ajouté le secteur du tourisme. En effet, la ville suscite un intérêt particulier du fait de son architecture typiquement bavaroise qui la rend donc quelque peu atypique.

Cette architecture héritée de la colonisation est cependant parfois un peu revisitée avec des peintures aux couleurs très vives. Toujours est-il qu’on y trouve des constructions et notamment, des villas et domaines d’anciens colons – la plus célèbre d’entre elles étant sans nul doute la charmante Goerke Haus, ancienne propriété d’un directeur de la mine de diamants.

La Namibie attire aujourd’hui environ 1 million de visiteurs par an. Déserts, savanes, montagnes, plages, il faut dire que le pays recouvre de paysages somptueux en tout genre, si bien que le tourisme se hisse maintenant au 3e rang des secteurs économiques de la Namibie. En somme, Lüderitz est un petit bijou architectural à ne pas manquer si l’on visite la Namibie, mais cette ville est aussi un témoignage de la colonisation allemande.