Point Histoire : République démocratique du Congo

La République démocratique du Congo

Comme vous l’aurez deviné, c’est la république démocratique du Congo que nous mettons à l’honneur pour le mois de novembre

La République Démocratique du Congo, souvent appelée simplement le « Congo », peut être désignée de différentes manières selon les époques et les perspectives. Certaines générations utilisent l’appellation « Congo-Kinshasa » pour le distinguer du voisin « Congo-Brazzaville ». D’autres se réfèrent à l’histoire en l’appelant “l’Ancien Zaïre », tandis que les intimes l’abrègent simplement en « RDC ». Tant d’appellations, employées selon les générations, selon des périodes historiques précises, selon une affinité plus ou moins forte, pour ne désigner qu’un seul pays. 

La République Démocratique du Congo telle que dessinée sur les cartes aujourd’hui, doit ses frontières à la Conférence de Berlin qui s’est tenue de novembre 1884 à février 1885. Elle a été l’objet de curiosité manifestée par de multiples explorations entre le XVème et le XIXème siècle , mais ne s’est pas limitée à cela. Elle a ensuite été grandement convoitée au point d’être non pas un pays sous protectorat ou même sous mandat comme c’était le cas pour les pays voisins. Non, elle a été une possession personnelle et privée de Léopold II Roi de Belgique. L’actuelle capitale, affectueusement dénommée Kin, était même appelée Léopoldville. 

“État Indépendant du Congo” (EIC) l’appelaient-ils. Elle était encore loin d’être indépendante. On parle de “cession”, de “transfert” du Roi à la Belgique en 1908. En réalité, sa possession devenue colonie demeure administrée par lui, jusqu’à son indépendance. Un nouveau nom lui est toutefois accordé : le Congo belge. L’illusion d’un Congo belge éternel se manifeste notamment par la publication en 1956 du « Plan de trente ans » pour l’émancipation du Congo du professeur Van Bilsen. Néanmoins, l’écho des indépendances en Afrique anglophone et la recherche d’évolution en Afrique francophone, notamment sur l’autre rive du Congo, sans oublier la première conférence africaine d’Accra renforcent les revendications. Ce sont les émeutes de Léopoldville, entre le 4 et le 6 janvier 1959 qui sont la source de l’accélération du processus. Il faut attendre le 30 juin 1960 pour que l’indépendance du Congo belge soit proclamée en tant que “République du Congo”. Cette indépendance n’est pas sans accroc. Il y a eu la sécession temporaire de l’État du Katanga avec pour président Moïse Tshombe (1960-1963), des rébellions notamment dans la ville de Stanleyville (1964) dont a résulté une intervention de troupes étrangères ; casques bleus ou armée américano-belge lors de l’opération Dragon Rouge. Selon le militant Patrice Lumumba, l’indépendance n’a pas été offerte par la Belgique mais a plutôt été conquise par la lutte.

La République du Congo avait pour président Joseph Kasa-Vubu et le fameux Patrice Lumumba en tant que Premier ministre. Renversé par l’armée ou assassiné, ni l’un ni l’autre n’a été suffisamment présent après cette étape importante. Du moins, l’un un peu plus longtemps que l’autre. Lumumba a été torturé, humilié, assassiné, découpé, s’est fait prélever une dent qui servira de trophée et, pour finir, a été dissous dans de l’acide. Sa dent n’a été restituée à sa famille qu’il y a un peu plus d’un an de cela, accompagnée d’excuses de la part du premier ministre belge Alexander de Croo. La fin tragique de la figure politique congolaise, longtemps désignée de « vindicte de villageois » de « décès dans la brousse », a été assez différente de celle de son Président. Ce dernier a quant à lui été témoin d’une renaissance en 1964 : nouveau drapeau, nouveau nom ; la République du Congo se transforme en une première République démocratique du Congo, nouvelle devise et même nouvelle constitution. 

C’est avec la complicité ou sous la direction des dites anciennes puissances coloniales ainsi que des États-Unis, selon le point de vue adopté, suite à la suppression de ce qui était considéré comme des menaces que le célèbre Général Joseph Désiré Mobutu est arrivé au pouvoir. Il s’agit d’une montée au pouvoir remarquable. Le pays est renommé République du Zaïre en 1971 et portera ce nom jusqu’en 1997. De surcroît, la monnaie a changé. En effet, le zaïre, (singulier likuta) remplace le franc. Mais un vieil adage dit “qui tue par l’épée, meurt par l’épée”. Mobutu se voit alors destitué le 17 mai 1997 par Laurent Désiré Kabila qui rebaptise le pays République Démocratique du Congo. Il est assassiné le 16 janvier 2001. Joseph Kabila, son jeune fils de seulement 30 ans, lui succède jusqu’en 2019.


Bibliographie :

AfricaNews. « RDC : la restitution de la dent de Patrice Lumumba encore reportée ». Africanews, 6 janvier 2022. https://fr.africanews.com/2022/01/06/rdc-la-restitution-de-la-dent-de-patrice-lumumba-encore-reportee/.

Indépendances. « Indépendances – La proclamation de l’indépendance du Congo belge – Ina.fr ». http://fresques.ina.fr/independances/fiche-media/Indepe00087/la-proclamation-de-l-independance-du-congo-belge.html.

Indépendances. « Indépendances – Nos envoyés spéciaux : le Congo sans Lumumba – Ina.fr ». http://fresques.ina.fr/independances/fiche-media/Indepe00091/nos-envoyes-speciaux-le-congo-sans-lumumba.html.

Le Soir. « La Belgique restitue la dent de Patrice Lumumba à sa famille, Alexander De Croo présente des «excuses» », 20 juin 2022. https://www.lesoir.be/449534/article/2022-06-20/la-belgique-restitue-la-dent-de-patrice-lumumba-sa-famille-alexander-de-croo.

« Office National du Tourisme de la RDCongo ». https://www.visit-rdcongo.com/cnt/ont/histoire-5457-a.html.


Jenny Lemba

L3 en droit à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre actif chez ESMA

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